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Aperçu de la première collecte

13 janvier 2022

La première collecte de données a été effectuée à la fin novembre (pour les parents et enseignants) et la 1e semaine de décembre (pour les élèves). Malgré quelques défis techniques pour les jeunes, cette première collecte a été fructueuse. Au total, 385 élèves et les parents de 322 familles ont participé à cette première collecte.

Depuis cette première collecte, un évènement important est survenu: le variant Omicron est apparu et a provoqué une nouvelle vague foudroyante. Ce projet de recherche permettra de voir les effets de cette 5e vague de COVID-19 sur l’adaptation psychosociale et la motivation de ses élèves et de leurs parents. Ces informations pourront guider les décisions de la direction du Collège Charles-Lemoyne en réaction avec cette nouvelle vague de COVID.

Voici un résumé des résultats qui seront présentés plus bas:

  1. Pour la 1e collecte, nous avons des données pour: 385 élèves et les parents provenant de 322 familles.
  2. Le niveau de détresse psychologique chez les élèves était comparable, voire plus faible qu’un groupe de comparaison pré-pandémie.
  3. Les niveaux de motivation en français et maths diminue avec l’âge, sauf pour la motivation en français pour les filles qui reste stable au cours du secondaire.
  4. Chez les parents, l’anxiété semble plus élevé qu’un groupe de comparaison formé d’adultes qui ne sont pas nécessairement parents. En contrepartie, les parents du CCL montrent des niveaux de dépression moins élevés que le groupe de comparaison.

Loin d’être exhaustifs, ces résultats préliminaires ne couvrent pas l’ensemble des données récoltées. Les prochaines analyses de données seront effectuées suite à la 2e collecte de données, prévue en février. Les thématiques à prioriser dans ces prochaines analyses seront identifiées en collaboration avec l’équipe de direction du Collège Charles-Lemoyne.

Taux de participation

Au total, 547 enfants provenant de 452 familles avaient eu l’autorisation de participer au projet. Parmi les élèves éligibles, 70% ont accepté de participer (385 élèves sur 547).

Il est important de mentionner que le taux de participation varie selon l’âge des élèves: le nombre d’élèves qui participent est plus élevé en 1e secondaire et diminue graduellement avec l’âge. Ceci reflète le taux de réponse des parents plutôt que l’intérêt des jeunes à participer. À noter, il y avait seulement 22 élèves en 5e et 6e années du primaire, ce qui est dû au fait qu’il y a moins d’élèves du primaire à l’Académie.

Dans l’ensemble, les commentaires des élèves étaient aussi très positifs. Les quelques commentaires négatifs portaient surtout sur la longueur du questionnaire. Voici quelques exemples de commentaires des élèves:

  • Je trouve que c’est une bonne idée de faire une étude sur les élèves.
  • J’ai aimé ce questionnaire et j’en ai appris sur moi-meme !
  • Merci pour toute l’attention que vous nous portez en faisant des questionnaires très bien remplis comme celui-ci 🙂

Quelques jeunes s’inquiétaient quant au secret de leurs réponses. Rappelons donc que les réponses de chaque élève sont seulement visibles par l’équipe de recherche et que leurs réponses ne seront jamais partagées avec quelqu’un d’autre, pas même leurs parents ou leur école!

Quelques résultats chez les élèves

Compte tenu de la pandémie, de nombreuses personnes s’inquiètent de la santé mentale des jeunes. Selon les données récoltées en décembre 2021, les élèves du Collège Charles-Lemoyne ne semblaient pas présenter des niveaux de détresse psychologique plus élevé qu’un groupe de comparaison mesuré avant la pandémie, en 2017 (voir la figure suivante, Materu et al., 2020).

Ce résultat est particulièrement intriguant lorsqu’on considère que le taux d’élèves avec un plan d’intervention est plus élevé au Collège comparativement à la moyenne du Québec. Puisqu’il y a un taux élevé de jeunes à risque au plan scolaire, on pourrait aussi présumer qu’ils seraient à risque de connaître de la détresse psychologique, particulièrement en temps de pandémie. Ce ne semblaient pourtant pas le cas en décembre dernier.

Comme nous n’avons pas de données provenant d’une autre école, nous ne savons pas si ces résultats sont uniques au Collège Charles-Lemoyne ou s’ils représentent la situation au Québec. Peu importe la situation, nous pouvons conclure que la pandémie ne semblent pas avoir augmenter de façon importante le niveau de détresse psychologique chez les jeunes du Collège. Il sera intéressant de voir l’évolution de leur santé mentale suite à la dernière vague de COVID liée au variant Omicron.

Certaines personnes peuvent se demander à quoi peut servir ce genre de collecte de données. À titre d’exemple, nous rapportons ici le niveau de motivation des élèves du secondaire en français et en mathématiques.

Un des objectifs du projet est de se pencher sur la motivation scolaire des jeunes en contexte de pandémie compte tenu de la survenue de nombreux évènements qui affectent leur expérience scolaire. À titre exploratoire, la prochaine figure porte sur la motivation autonome, qui est une forme de motivation fortement associée avec l’engagement scolaire, la persévérance à l’école et les notes. La motivation autonome est décrite comme le fait de faire quelque chose pour le plaisir que cette activité nous apporte (ex: J’aime faire des maths) ou parce que c’est cohérent avec nos valeurs et priorités (ex: Faire des maths est important pour moi).

Cette figure décrit le niveau de motivation autonome des élèves du secondaire en fonction de la matière (français ou maths), de leur genre (masculin ou féminin) et selon leur année scolaire. Les élèves du primaire n’ont pas été inclus ici en raison de leur faible nombre. Dans cette figure, deux résultats sont importants à souligner:

  1. Comme le montre de nombreuses études, le niveau de motivation autonome semble diminuer avec l’âge.
  2. Une exception à cette tendance concerne le français pour les filles: dans ce cas-ci, le niveau de motivation autonome reste le même tout au long du secondaire.

Avec les informations collectées dans ce projet, le Collège pourra identifier des cibles d’action. Il sera particulièrement intéressant de voir l’évolution de la motivation des élèves lorsque nous aurons de nouvelles données récoltées en février.

Résultats chez les parents

Dans le cadre du projet, nous avons aussi récolté des données au niveau des parents. À titre d’exemple, voici des données sur l’anxiété et la dépression rapportées par les parents.

Pour interpréter ces résultats, nous rapportons aussi des données collectées chez des adultes de 30-49 ans en avril 2021. Les parents du CCL semblaient montrer un niveau légèrement plus élevé d’anxiété, mais moins de dépression. Il faut noter que le groupe de comparaison peut inclure des adultes qui ne sont pas parents. Or, la pandémie provoque différent évènements stressants pour les parents, ce qui peut expliquer la différence qui est observée ici.

Provenance des données% d’anxiété élevée% de dépression élevée
CCL – parents (novembre 2021)34%19%
Adultes avril 2021 (30-49 ans; Hajek et al., 2022)26.1%23.9%